Article “A Holistic Wellness Prescription for Parkinson’s Disease: Evidence-Based Perspectives and Unmet Needs” (Subramanian et al., Movement Disorders Clinical Practice, 2025)

🧠 Contexte et objectif

L’article, produit par le groupe de travail international sur le bien-être de la MDS (Movement Disorder Society), propose une “prescription de bien-être holistique” pour la maladie de Parkinson (MP) (https://movementdisorders.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mdc3.70381).
Cette approche repose sur le modèle biopsychosocial, plaçant la personne atteinte au centre du soin, et vise à intégrer les dimensions physiques, psychologiques, sociales, environnementales et spirituelles dans la prise en charge.


⚙️ Principes généraux

  • Le bien-être est défini comme « la poursuite active de choix et de modes de vie menant à une santé globale ».
  • L’objectif est de passer d’une médecine réactive à une médecine proactive et préventive.
  • La prescription doit être accessible à tous, adaptée au contexte culturel et aux ressources locales, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

🩺 Les piliers de la “prescription de bien-être”

  1. Activité physique
    • Recommandation : ≥150 minutes d’exercice aérobie modéré à intense par semaine, avec renforcement musculaire, équilibre et étirements.
    • Les programmes efficaces incluent la danse, le tai-chi, le yoga, la boxe, la marche nordique, la natation, le Pilates.
    • Bénéfices : amélioration des symptômes moteurs et non moteurs (sommeil, anxiété, cognition, douleur, constipation) et potentiellement ralentissement de la progression de la maladie.
  2. Nutrition
    • Favoriser les régimes méditerranéen, MIND ou plant-based, riches en fruits, légumes, légumineuses, noix, poissons, huile d’olive.
    • Éviter aliments ultra-transformés, viandes rouges et sucres ajoutés.
    • Importance de l’hydratation et de la gestion des interactions protéines–lévodopa.
    • Risques fréquents de malnutrition et de carences en vitamine D et B12.
  3. Sommeil
    • Les troubles du sommeil sont fréquents (insomnie, somnolence diurne, troubles du rythme circadien).
    • Gestion : hygiène du sommeil, activité physique, thérapie cognitivo-comportementale (TCC), exposition à la lumière naturelle, thérapie lumineuse.
  4. Santé mentale
    • Le bien-être mental est central : prévenir anxiété, dépression, apathie, psychose.
    • Interventions : dépistage régulier, TCC, méditation, relaxation, groupes de soutien et « prescriptions sociales ».
  5. Pratiques corps–esprit
    • Yoga, méditation, tai chi, qigong : réduisent stress, anxiété, inflammation (diminution de l’IL-6), améliorent équilibre et humeur.
    • Les interventions basées sur la pleine conscience (MBI/MBSR) montrent des effets bénéfiques durables sur la qualité de vie et la neuroplasticité.
  6. Engagement social et sens de la vie
    • La solitude aggrave les symptômes et la qualité de vie.
    • Trois niveaux de connexion sont essentiels : intime, sociale, collective.
    • Favoriser les groupes de soutien, activités partagées, bénévolat, et encourager la participation à des activités ayant du sens et un but personnel.
  7. Santé sexuelle
    • Aspect souvent négligé, pourtant crucial pour la qualité de vie.
    • Nécessite une discussion ouverte et une approche interdisciplinaire.
    • La sexualité contribue à la santé physique, mentale et émotionnelle.
  8. Santé générale et autogestion
    • Importance de surveiller vue, audition, santé bucco-dentaire, osseuse et intestinale.
    • L’outil “Chaudhuri-Mostyn Dashboard” aide à structurer un suivi global.
    • L’autogestion renforce l’autonomie : éducation, outils numériques, programmes d’exercices et soutien émotionnel.
  9. Compétence culturelle et médecines traditionnelles
    • Les approches comme l’Ayurveda (yoga, mucuna pruriens) et la médecine traditionnelle chinoise (acupuncture, tai chi, qigong) peuvent compléter la prise en charge, si intégrées avec respect et prudence scientifique.

🌍 Accessibilité et équité

  • Le modèle souligne les inégalités mondiales d’accès aux soins neurologiques, notamment dans les pays à faible revenu.
  • Le bien-être doit être perçu comme un droit humain fondamental, pas un luxe réservé aux pays riches.
  • Les interventions doivent être faibles en coût, culturellement adaptées et centrées sur ce que chacun peut faire pour soi.

🧩 Conclusion

L’article appelle à une révolution du paradigme de soins dans la maladie de Parkinson : passer du traitement symptomatique à un modèle de bien-être global, où chaque patient devient acteur de sa santé.

Cette approche, fondée sur des preuves et adaptable à différents contextes, vise à préserver la qualité de vie, retarder la progression de la maladie et promouvoir la santé du cerveau à toutes les étapes du parcours de soin.

Parkinson : entre science et croyances, un arc-en-ciel de thérapies

Dans le monde de la maladie de Parkinson, les traitements sont souvent présentés de façon binaire : d’un côté la médecine « classique », validée par la science, de l’autre les thérapies dites « complémentaires et alternatives » (CAT). Pourtant, la réalité est bien plus nuancée.
Comme le soulignent Alonso-Canovas, Dekkers et Bloem (2025) dans leur article Shades of grey: The continuum of therapies for Parkinson’s disease along the spectrum of credibility, il existe un véritable continuum de crédibilité, allant du noir au blanc, avec de nombreuses nuances de gris.

Un intérêt croissant pour les thérapies complémentaires

Des traitements bien établis comme la lévodopa côtoient ainsi des approches en zone grise : yoga, tai-chi, art-thérapie, Mucuna pruriens… Certaines ont des bases scientifiques prometteuses, d’autres reposent davantage sur l’expérience personnelle ou culturelle. Les auteurs appellent à un débat ouvert mais rationnel, pour que patients et soignants puissent décider ensemble, en toute transparence, des options les plus pertinentes.

De plus en plus de personnes vivant avec la maladie de Parkinson (PwP) recourent aux CAT : acupuncture, yoga, méditation, nutrition, danse, Mucuna pruriens, etc.
Dans certains pays asiatiques, plus de 70 % des patients y ont recours, et même en Europe ou aux États-Unis, on estime que 30 à 60 % d’entre eux les utilisent. Les raisons sont multiples :

  • recherche d’une approche plus holistique et personnalisée ;
  • envie d’être acteur de sa santé ;
  • recommandations par d’autres personnes malades ;
  • parfois, déception vis-à-vis des traitements conventionnels.

Le concept de « crédibilité »

L’article d’Alonso-Canovas et al. (2025) propose de juger une thérapie selon trois dimensions :

  1. La logique scientifique : correspondance avec les connaissances médicales.
  2. Les preuves disponibles : qualité et quantité d’études.
  3. La perception des patients : ressenti, confiance, vécu positif.

Ainsi, certaines thérapies peuvent avoir une forte crédibilité scientifique et clinique (comme la lévodopa), d’autres être faibles sur ce plan mais très appréciées par les patients (comme certaines pratiques artistiques), et d’autres encore cumuler peu de preuves et peu de logique (comme certaines « cures » exotiques).

Des exemples sur le spectre

  • Extrémité blanche : lévodopa, stimulation cérébrale profonde, exercice physique régulier.
  • Nuances claires : tai-chi, tango, méditation, yoga – bonnes raisons scientifiques et bénéfices documentés.
  • Nuances moyennes : Mucuna pruriens, certaines plantes de la médecine traditionnelle – efficacité plausible mais qualité variable et manque d’essais robustes.
  • Extrémité noire : traitements coûteux et non prouvés, comme certaines thérapies cellulaires vendues sur Internet, ou produits inefficaces (vitamine E, coenzyme Q10).

Pourquoi cette vision est utile et importante

Plutôt que d’interdire ou de cautionner aveuglément, cette approche permet :

  • d’informer clairement les patients sur où se situe chaque thérapie ;
  • éviter les thérapies coûteuses ou dangereuses sans bénéfice réel.
  • de favoriser le dialogue entre patients et soignants ;
  • valoriser ce qui apporte du bien-être et du contrôle aux patients.
  • de guider la recherche vers les thérapies les plus prometteuses.

Conclusion

Les « nuances de gris » rappellent que la médecine n’est pas figée. Certaines approches alternatives d’hier deviennent les traitements standards d’aujourd’hui (comme l’exercice physique). Un message clair : informés et accompagnés, les patients peuvent naviguer dans ces « nuances de gris » pour trouver l’équilibre entre espoir et efficacité.


Référence :
Alonso-Canovas A., Dekkers O.M., Bloem B.R. (2025). Shades of grey: The continuum of therapies for Parkinson’s disease along the spectrum of credibility. Journal of Parkinson’s Disease. DOI: 10.1177/1877718X251361441.

Cet article a été rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle ChatGPT d’OpenAI

Image générée par intelligence artificielle via ChatGPT d’OpenAI